Clinique de la prostate


 
 

La prostate

La prostate est une petite glande localisée juste sous la vessie. Elle a le volume d'une noix.
Cette glande produit un liquide (le liquide séminal) qui est expulsé (sperme) lors de l'éjaculation avec les spermatozoïdes venant des testicules.
La prostate joue un rôle essentiel dans la fertilité de l'homme et n'a strictement rien à voir avec la sexualité ou l'érection.
La première partie de l'uretère traverse la prostate.
Le sphincter se trouve au passage entre la prostate et le pénis. Ce muscle empêche les pertes d'urines incontrôlées (incontinence).

L'hypertrophie bénigne de la prostate

Une augmentation bénigne du volume de la prostate se produit vers l'intérieur, autour de l'uretère, chez les hommes à partir de 50 ans.
Cet accroissement bénin rétrécit progressivement l'urètre et crée des problèmes chez de nombreux hommes. La force du jet diminue, et celui-ci est parfois interrompu. Parfois, le jet ne se manifeste pas immédiatement. Parfois, un goutte-à-goutte se produit.
Vous allez plus souvent aux toilettes, la nuit également. Vous pouvez avoir l'impression de ne pas vider complètement votre vessie. Vous avez à nouveau un besoin d'uriner peu de temps après la miction. 
Ces plaintes mictionnelles sont fréquentes à un âge plus avancé. À l'âge de 50 ans chez plus de 30% des hommes, chez 40% à 60 ans et 50% à 70 ans.
 

La prostatite aiguë

Une prostatite aiguë est une infection bactérienne sévère de la glande prostatique. Cette infection est une urgence médicale.
Les hommes avec une prostatite aiguë se plaignent notamment de mictions fréquentes, brûlantes et douloureuses, de malaise généralisé, de fièvre, parfois avec des frissons, de douleurs pelviennes et lombaires.
Souvent, les plaintes se manifestent comme un épisode grippal atypique.
Le diagnostic de la prostatite aiguë repose sur l'examen rectal, éventuellement une échographie transrectale, un examen des urines (sédiment et mise en culture) et une analyse de sang (leucocytes, CRP et PSA).
 
Le traitement comporte des antibiotiques ciblés sur base de l'antibiogramme et des anti-inflammatoires afin de favoriser l'action des antibiotiques.
Repos et prise de boissons en abondance sont vivement recommandés.
Dans des cas sévères de prostatite, et chez des patients plus âgés, une hospitalisation avec un traitement antibiotique par voie intraveineuse peut s'imposer.
Le rétablissement complet est habituel et normal.

La prostatite bactérienne chronique

Une prostatite bactérienne chronique est une infection à bas bruit (latente), qui fait souvent suite à une prostatite aiguë mal traitée ou mal guérie.
Le tableau des plaintes d'une prostatite bactérienne chronique est atypique : les troubles varient en intensité et en temps : plaintes mictionnelles, sensation de brûlure pendant la miction et l'éjaculation, pression pelvienne, lombaire et périnéale.
La recherche de la bactérie causale est essentielle pour poser le diagnostic de la prostatite bactérienne chronique. Pour ce faire, on effectue un massage de la prostate, afin de libérer par massage du liquide prostatique ou une mise en culture du sperme, qui permet d'analyser le liquide prostatique.
Le traitement d'une prostatite chronique est une affaire de longue haleine : 6 semaines de traitement antibiotique associé à la prise d'anti-inflammatoires pour favoriser l'action de l'antibiotique et un alpha-bloquant pour détendre au maximum la capsule prostatique.
Des éjaculations régulières sont recommandées pour évacuer le liquide prostatique infecté.

La prostatite chronique non bactérienne – chronic pelvic pain syndrome

Lorsque les douleurs et la gêne du périnée et du bassin durent plus de 3 mois et qu'une infection urinaire a été exclue à plusieurs reprises, on peut parler de prostatite chronique - chronic pelvic pain syndrome (CP–CPPS).
Le tableau pathologique est atypique et peut varier d'une gêne légère à des plaintes sévères insupportables. Les douleurs mictionnelles, musculaires, articulaires, une fatigue inexpliquée, des douleurs pelviennes, une sensation de brûlure dans l'appareil génital, des mictions fréquentes, des urgences, des douleurs lombaires, des éjaculations douloureuses (pendant et après), des troubles de l'érection sont présentes et d'intensité variable.
Les plaintes correspondant au CP-CPPS reposent vraisemblablement sur un ensemble de facteurs psychologiques et de dysfonctions dans le système immunologique, neurologique, endocrinien.
Un dérèglement du système nerveux local intervient probablement, après un traumatisme (au niveau du bassin et des organes sexuels) ou une infection. Dans de nombreux cas, un traumatisme psychologique semble à la base de la problématique.
Le traitement du CP-CPPS est laborieux. Un traitement médicamenteux à long terme est souvent associé à une kinésithérapie du plancher pelvien, une électrostimulation analgésique, une thérapie thermique, un suivi psychologique et une thérapie respiratoire.